mercredi 9 décembre 2015

Premier week-end "in da place"

Bienvenue au Motsebe Backpackers
Parce qu'on hallucine quand même d'âtre à Maun, MAUN, quoi ! Ça fait plus de 2 ans qu'on en parle, qu'on essaie de se faire une idée, qu'on a des a priori, plus (Tristan) ou moins (moi) positifs... et on y est !!


La maison
 Tristan a fait ses premiers vols d'observation et nous on s'est installé au Motsebe backpackers. Un endroit paisible sur la rivière, avec un beau grand jardin vert et une piscine. Et on est les seuls ou presque alors j'ai la cuisine pour moi. 


On a la visite des vaches dans la journée qui se font poursuivre par Holorato, le gars qui tient le backpacker, et des oiseaux de toutes les couleurs, des bleus, des jaunes, à bec noir, à bec orange, qui chantent toute la journée et surtout le matin sur un rythme dansant.
Le magnifique King Martin Pecheur
qui nous rend visite quotidiennement
1ère nuit dans le même lit


un invité d'un soir


Balade près de la rivière avec Socks,
le chien du backpacker



 J'ai eu des nouvelles des couchsurfers du coin. Et particulièrement de Onks, qui nous rejoint samedi matin dans un café près de l'aéroport. Ca nous permet de voir un peu le coin où Tristan passe ses journées, bah c'est tout petit, mais y a plein d'avions... ça tombe bien !
Au Hilary's coffee shop
Onks est conseiller social, il travaillait dans une ONG, et là je crois qu'il ne travaille pas mais il a l'air super occupé. Il connaît tout le monde, tout le monde le connaît, et il est en charge en ce moment d'une brochette d'Américaines, venues faire un tour du monde missionnaire, 11 mois pour 11 pays. Elles débarquent fraîchement d'Asie après déjà 5 mois de voyage. On les rejoint au musée où on participe à la réunion de mise au point d'un spectacle prévu mardi soir. Un gars, un local comme il se présente nous sort de jolies tirades poètiques, très mignon. Mais franchement j'ai rien compris, et puis pourquoi un spectacle, quelles sont leur missions ? Enfin j'en saurai probablement plus les prochains jours. 

On en profite pour visiter le musée, petite déception de ne voir exposées que des œuvres de 2, 3 mecs, du genre de ce que l'école de dessin exposait à St Gilles... Ca nous fait penser au pote graphiste de Dieter (dont on a vu 2 super tableaux) qui disait préférer être un gros poisson en Namibie qu'un petit parmi des milliers en Afrique du Sud... Olivier, si tu nous lis...
Enfin revenons à notre samedi bien loin d'être fini... Onks a vaguement parlé d'un mariage où il devait aller ensuite, il a prévu d'emmener les Américaines, de toute façon on doit rentrer pour la sieste des filles... Quoi ? Un mariage local où on pourrait aller? Sieste des filles ? Ah non, mais ça va elles la feront un autre jour, on s'incruste !

Alors nous voilà partis en taxi minibus, puis à pied à l'autre bout de la ville, pour atterrir dans un quartier comme il y en a tant ici, plein de maisonnettes en parpaing nu, construites sur des terrains vagues, avec des poulets qui courent partout, et des vendeurs de rues tous les 100m. On entre dans un enclos de plusieurs maisons, probablement la famille du marié. 
Avec Onks en orange, les Américaines, et... la chèvre!

On est accueilli par une tête de chèvre sanguinolente suspendue à un arbre. Il y a pas mal de monde, habillé comme au quotidien, une tente à l'américaine (blanche à froufrou) a été installée sur le côté, avec des tables bien dressées et un buffet à cloches. 

De l'autre côté, un coin marmites, avec des femmes qui s'affairent. Pendant que Onks et des amis nous installent des chaises au milieu de la place, à l'ombre d'un gros arbre, je me dirige vers les cuisinières, mais il me rattrape assez vite en me conseillant de rester tranquillement assise. 
Les marmites

La mère de la mariée

L'arrière cuisine

Bon... finalement j'y retournerai plus tard, regarder ces énormes marmites qui mijotent : du pap (une sorte de polenta), de la butternut (très courant ici), et de la chèvre bien sûr. Une mama est assise là, elle me dit qu'elle n'est pas vraiment d'ici, d'un village plus loin a priori, qu'elle n'est pas de la famille, ni même cuisinière, elle est juste là... Comme d'autres, on dirait... comme nous quoi !
A l'ombre de l'arbre une très belle femme vient s'asseoir avec sa fille, apparemment du même âge que Galane, alors je la pousse un peu et finalement l'une après l'autre font un pas et finissent par s'amuser ensemble. Pas évident pour Galane qui voudrait plus communiquer, mais elle est contente. Et Anémone aussi de son côté a croisé une petite fille et elles commencent à se suivre l'une l'autre, c'est mignon.



Et puis les mariés finissent par arriver... et puis ils finissent par sortir de la voiture... Ah, les chants ! des youyou, des chansons, c'est très emballant, et la mariée est magnifique. Les convives arrivés en même temps que les mariés sont tous pimpants, c'est eux qui s'installent sous la tente, les mariés sur un promontoire au centre, c'est le début des discours, et le moment que l'on choisit pour rentrer. Je prends au passage le numéro de la maman de la copine de Galane, elles sont du Zimbabwe et sont en vacances pour 15 jours, alors c'est l'occasion.

En fin de journée on va voir le marché artisanal à notre ancien backpackers. 2 Kenyanes y vendent des bijoux et habits fantaisie, quel chemin pour quelques breloques, et quel chargement pour elles ! On reste passer la soirée avec Julian, l'Australien, un condisciple de Tristan. Les enfants des proprios sont là, assez occupés avec leurs copains, mais Galane prend sur elle et s'incruste, puis joue avec une autre petite fille. Anémone a aussi trouvé une petite copine et a failli se faire croquer le nez par un chien, bah oui elle est un peu trop familière avec eux maintenant, au moins ça lui servira de leçon... On passe une bonne soirée et je papote un peu avec les proprios pour avoir des infos sur les activités pour les enfants. Il y a un spectacle le lendemain soir, un « pantomime », et puis je récupère le numéro de téléphone de Suzie, une femme qui tient une école, par chance c'est encore ouvert malgré les vacances.

Le dimanche on dépose Tristan à l'aéroport et on continue notre chemin jusqu'au stade où on va retrouver Onks et nos Américaines pour un match. C'est un match local, prétexte pour les missionnaires d'afficher leurs banderoles « Human Rights » (« droits de l'homme »), et contre la violence sur les femmes. 
Une Américaine est là depuis plusieurs mois sur ce projet, elle nous propose de participer à un anniversaire l'après-midi, malheureusement ce sera annulé à cause d'un gros orage.


Mais on a prévu d'aller au Pantomime ce soir, donc c'est pas plus mal, ne sachant pas très bien où c'est si ce n'est que c'est loin, on y va tôt histoire de trouver un taxi et d'arriver à temps pour avoir des places. On arrive devant un grand bâtiment, centre d'art, d'artisanat, bar, restaurant, spectacles, au milieu de la cambrousse. On demande au taxi de venir nous récupérer le soir, et on se régale de bons samosas avant que le spectacle commence. 

Les spectateurs arrivent, les proprios du coin apparemment, et leurs enfants. Le spectacle, sous couvert d'une comédie fantasque sur Aladdin, est en fait une caricature de la vie de ces gens ici, critiquant les lois, les restrictions, les normes, le gouvernement local... enfin pour ce que j'en comprends, entre l'anglais local et les références particulières... Mais les enfants s'éclatent et les filles sont en admiration devant les beaux costumes et les séquences de danse de jeunes blacks qui font le lien entre les scènes de la pièce exclusivement interprétée par des blancs... Etrange sentiment. Ma voisine est une sud africaine qui s'est installée depuis 10 ans avec son mari, ils possèdent des camps (dans le Delta), et il est un des acteurs, je le comprend à ses cris quand il apparaît. Ils ont l'air d'être une bonne communauté de gros bonnets. Elle me parle du Woodland Day care, une crèche, que je comprendrais plus tard est celle de Suzie, dont on m'a déjà parlé.

Galane est invitée à danser par la princesse en personne!

Lundi, on reste tranquillement à la maison, histoire de se reposer de ce week-end passionnant. 

J'arrie plus à m'en sortir du Ken Follett,
c'est dingue ce que la montée du nazisme dans les années 30s
me fait penser à ce qui se passe en ce moment en Europe...

Galane a lâché ses bouées (elles étaient cassées, un bon prétexte)


Et puis mardi mati j'appelle Suzie. Oui on peut y aller quand on veut, c'est par là par là par là (là j'ai rien capté), et en taxi je demande quoi ? Ah, c'est en face de la clinique Nanana, OK... bon ben on va tenter quand même. Evidemment le taxi ne comprend rien au départ, puis je luis donne 2,3 infos que j'avais capté au pif et ça a l'air de l'éclairer, en fait il me dépose juste devant l'école. Heureusement parce que la clinique je ne l'ai toujours pas vue, à moins que ce ne soit ces baraquements là-bas, et puis l'école est très discrète, une petite maison un peu en arrière de la route principale. Tiens au passage ça m'a permis de découvrir un nouveau quartier : Boseja (c'était donc ça le nom de la clinique), et au passage de voir des babouins le long de la route, excellent !
Suzie nous accueille chaleureusement, Galane me fait un bisou et part grimper au toboggan. « Elle vous a dit au revoir là ? », ben oui elle était si impatiente de retourner à l'école ! Et Anémone est déjà dans le bac à sable alors je décide de la laisser aussi. Je vais lui en parler, elle s'en fiche complètement, elle joue ! Alors à tout à l'heure les filles !
Ah !!! du temps libre, c'est bon ça ! Mais vite trouver une occupation... bah tiens j'ai qu'à chercher du boulot !

Et ça se confirme quand je les récupère, ravies toutes les 2. Alors les filles sont retournées à l'école ce matin, les horaires privilégiés sont de 8h30 à 12h30 pour qu'elles puissent participer aux activités, et puis c'est fermé l'après-midi, donc c'est parfait. Et moi j'ai fait le tour des boîtes de la zone industrielle, c'est pas trop négatif mais là c'est les vacances don faudra repasser en janvier. Demain je teste les autres secteurs... Ca m'occupe et qui sait ?! Bon y a toujours le problème du Work Permit (le visa de travail), mais on n'en est pas encore là...

2 commentaires:

  1. Comme toujours, superbe ! Aurélie! merci de prendre quelques belles minutes sur ton temps bien occupé avec tout et tout, et tous ces détails. toutes tes lectrices, lecteurs doivent se régaler de pouvoir vous suivre et d'être un peu avec vous. Rassurés, peut être un peu aussi. Vous ne vous ennuyez pas ! et votre petite maison en tissus est très tentante. merci Grosses bises. Bravo les filles !!! je suis époustouflé par leur adaptation, tu dois certainement bien les y aider.Allez on avance,et maintenant à l'école !! en plus

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