lundi 28 décembre 2015

La vérité sur...

Parce que les nouvelles n'ont pas été celles espérées cette semaine, alors je vous livre ici le côté obscur de la vie à Maun...
Le "bush", en face de chez nous

Pffff... internet ne marche pas encore, il ouvre google puis rame pour hotmail, je tente même plus facebook. Au Motsebe, j'avais l'impression que ça marchait mieux que ça bien que je n'aie jamais réussi à ouvrir certaines pages comme AirBnB (un site de location de chambre chez l'habitant). On achète un crédit de téléphone, par exemple 40pulas (3€) et on tape un code rss genre *148# qui ouvre une boîte de dialogue : pour prendre internet pour 2 jours tapez 2, etc. Bon ça va c'est pas la mer à boire mais si au moins ça marchait correctement.
J'ai bien tenté d'aller à la boutique Orange. Le premier jour déjà pour acheter mes premiers crédits. Comme à l'entrée de chaque magasin, il y a un gardien, assez souvent une gardienne d'ailleurs. Comme il s'avance vers moi, je lui indique la raison de ma venue et il me propose d'attendre à la suite de la quinzaine de gens assis sur la banquette centrale, ouh la, tout ça pour du crédit de téléphone, ça va ça attendra ! Finalement dans toutes les boutiques et même toutes les baraques que l'on croise sur le bord de la route, on peut acheter du crédit, même au supermarché !
La seconde fois j'étais fermement décidée à prendre un abonnement mensuel et là encore la boutique Orange était pleine à craquer. Je me suis quand même assise, bon j'étais un peu plus libre aussi car les filles étaient à l'école. Mais quand 20 min plus tard je me suis rendue compte que personne n'avait bougé, j'ai craqué... j'ai plus qu'à assumer d'avoir un internet pourri, et puis finalement on s'en passe assez facilement...

Mais des files d'attente, si ! Au guichet et notamment ceux d'une certaine banque, bizzarement c'était pareil en Namibie : d'un côté une queue de 30 personnes et de l'autre, on passe directement. Le problème c'est quand on se décide à la faire et qu'arrivé au bout, surtout si on n'a pas compris pourquoi les précédents sont partis si rapidement, on commence l'opération et on s'aperçoit qu'aucun montant n'est disponible... Ben y a plus qu'à aller faire la queue à l'autre banque où elle s'est forcément densifiée. Là aussi il y a des gardes postés près des guichets, comme en Namibie. Que ce doit être long les journées, et je n'en vois vraiment pas la nécessité sauf à limiter le chômage...
Dans les magasins de bazar aussi (c'est-à dire tous les magasins hors supermarchés), les queues sont interminables, combien de fois ai-je été ranger mon article une fois arrivée à la caisse, dépitée de devoir faire la queue.
On attend le taxi

Une vie d'attente qui finira par venir à bout de mon impatience... Je suis déjà plus tolérante envers les taxis, dans 15min ? Oui ok, bon allez on a 30min devant nous, au moins ! Au début on les attend avec les filles crevées dans les bras à la porte du resto à 22h, maintenant on sait qu'on a le temps de se reboire un coup. Parfois c'est devant la maison qu'on attend pour sortir, pas de taxi pendant un moment puis 3 d'affilée qui nous font des appels de phare pour signifier qu'ils sont pleins. Les prochains se remplissent devant nous, car le long de la route, on est pas les seuls à attendre... rrrrrh. Et puis « Dumela Mma », « Dumela Rra » (« Bonjour Monsieur », « bonjour Madame » en Setswana), en plus en général ils sont très sympas, alors on oublie le reste.
Portrait d'Anémone par Galane

Au supermarché, c'est dans les rayons parfois qu'on s'exaspère tellement ils sont encombrés de chariots, de cartons, de gens qui papotent...
Le premier jour j'ai pris peur, je suis entrée dans le Spar du centre ville, le carrelage au sol avait été enlevé, mais pas dans tous les rayons, je vous dis pas la galère avec le chariot et les filles dedans pour passer les ornières. La moitié des rayons étaient vides, au rayon fromagerie (margarinerie), il y avait encore des cartons éventrés stockés par terre contenant du beurre, de la fêta, et je vous épargne l'odeur du rayon viande. Bref j'ai failli partir en courant ! Quand j'ai retrouvé Tristan le soir je commençais déjà à faire des plans pour partir d'ici vite, très vite et le plus loin possible ! Et puis j'ai découvert les autres magasins qui sont quand même plus dans mes standards d 'hygiène (de base mais quand même). J'ai remis les pieds dans celui-ci il y a quelques jours et j'ai compris qu'ils étaient alors en travaux, maintenant c'est beaucoup plus clean.

Et puis on s'y fait au choix anglo-saxon, j'en ai déjà un peu l'habitude : des rayons entiers de pains de mie, de soupes lyophilisées, de sodas et de sauce tomate, sur 4 rayons, voilà on a fait le tour. Ici ils ont aussi un rayon de sacs de 5Kgs de farine en tout genre et sucre. Mais à l'entrée, ouf, il y a un petit quartier fruits et légumes. A part les pommes de terre, patates douces, butternuts et carottes que l'on peut trouver en vrac, les autres légumes sont prêts à l'utilisation, déjà découpés et même souvent assemblés pour faire des sortes de sachet à wok, ce qui facilite les choses, mais enfin le choix est un peu limité tout de même : 3 bouquets de chou fleur, 15 haricots verts et 2 mini maïs, au début c'est sympa, mais à la longue, on aimerait un peu plus de choix. On trouve quand même assez facilement des poivrons, et des mini courgettes en corolles, drôle de forme.
A côté, la boucherie avec de la viande -du bœuf bien sûr!- à 25 pulas le kilo (à peine 2€). Des côtes, coupées droites dans l'os, comme si c'était fait à la machine -et c'est probablement le cas- du bœuf à braiser, et des saucisses à tous les goûts. On peut voir aussi des petites côtes d'agneau, et puis on a trouvé le filon de superbes brochettes de porc, un kebab presque, avec de beaux morceaux bien tendres enfilés les uns sur les autres, dans une marinade salée sucrée, un délice au barbecue !
Meuhhhhhhh

L'eau se trouve partout dans le magasin par bidon de 5L, c'est souvent de l'eau purifiée car il y a une boîté spécialisée ici-même à Maun « Aquarite », mais on trouve aussi de l'eau minérale et de source, selon les jours. De toute façon on s'en descend au moins un par jour et comme on se déplace en taxi, on est assez limité en quantité, donc on fait les courses tous les jours ou presque... Et on se trimballe avec nos 5 ou 10L d'eau plus nos sacs, plus éventuellement nos filles, pour aller trouver un taxi, en général à la station.
Les boîtes cadeaux de l'école, elles ont été bien gâtées déjà

C'est vrai qu'au moins en Namibie, les gars nous assaillaient à la sortie du magasin c'était vite fait. Là, non ils ont leurs habitudes, et c'est à la station (à l'ombre d'un grand arbre, à côté d'une baraque) qu'on est sûr d'en trouver un. Parfois on attend qu'il se remplisse pour partir mais c'est assez rapide. Et c'est 4 pulas (0,3€). Il y en a qui essaient de me faire payer pour Galane aussi lorsqu'on est toutes les 3, maintenant je lâche un peu, parce que 4P c'est vraiment rien mais au début j'étais attachée au principe : pourquoi devrais-je payer quand le taxi est vide alors que dès qu'ils peuvent le compléter et ça arrive très souvent je les ai toutes les 2 sur mes genoux. En général un voisin ou une voisine me propose d'en prendre une d'ailleurs, j'ai essayé avec Anémone mais elle est revenue au bout de 2 min alors que Galane est aux anges « my name is Galane ».





A la maison, on mange bien souvent des sandwichs ou des croque-monsieur le midi. On a commencé quand elles étaient à l'école car elles y ont 2 en-cas alors je préfère leur donner un sandwich même pour 11h que des biscuits. Là c'est les vacances mais on garde plus ou moins le même rythme, et puis le soir on sort assez souvent sinon je cuisine un peu, et puis on fait des barbecues.
Dehors c'est pizza et hamburgers, autant les pizzas sont fines (craquantes mais aussi en goût) et délicieuses, autant les burgers sont dég... Pour la première fois de ma vie je n'en ai pas fini un, à Wimpy, on y remettra plus les pieds, dommage qu'il n'y ait pas un mc do ! Ha ha. On a un KFC, mais pour moi c'est simplement le repère des taxis car j'ai juré depuis Edimbourg de ne jamais y mettre les pieds, et depuis 15 ans j'y suis parvenue. Heureusement il y a le Sportsbar qu'on a découvert sur le tard, bien que ce soit un repère de pilotes, et là le steack haché ressemble à un steack haché de boucher, et non à une vieille semelle, berk, plus jamais. Mais ce n'est pas tout, on mange aussi très bien dans les endoits « à la mode », daube de bœuf, brochettes, salades, et puis de la cuisine indienne aussi...

Notre maison c'est celle du milieu
On n'a pas encore goûté les vers... on avait vu cette espèce de « graines » sur le marché de Katutura en Namibie, le gars nous avait pourtant confirmé que c'était des graines, mais on a récemment appris qu'il s'agit bien de vers. Ah, je ne suis pas sûre de pouvoir m'y mettre... C'est comme ces insectes qui ont passé l'autre nuit à se jeter sur notre porte, et sous notre porte, on était infesté jusqu'à ce qu'on bouche toutes les ouvertures. Elles perdent leurs ailes et rampent par millier, puis le lendemain plus rien, juste un amas d'ailes devant la porte. Il paraît que ça se mange aussi, mais trop tard (dommage...), on ne les voit plus. Il a du y en avoir un nuage le jour de ce gros orage.
Sinon on cohabite assez bien avec les petites fourmis, qui nous ont d'ailleurs débarrassé des ailes. Faut dire qu'on est chez elles, il faut voir les fourmilières qu'on peut croiser dans les quartiers alentours. Ici les femmes de la résidence ratissent le sable tous les matins, et je suppose que ce n'est pas seulement pour ramasser les fleurs des flamboyants. On voit clairement les trous des galeries dans le jardin et probablement que si ce n'était pas fait on serait au beau milieu d'une fourmilière géante. On avait déjà remarqué que les terrains, quels que soient les quartiers sont toujours très propres et bien entretenus bien que ce ne soit que du sable. Enlever les feuilles ça permet aussi d'y voir plus clair probablement et d'éviter d'autres bestioles comme le scorpion qu'on a vu l'autre jour, ou peut-être n'était-ce que sa mue, je n'ai pas pris le temps de l'inspecter, je l'ai attrapé avec le rateau et ouste, hors de là !

Ne nous cherchez pas entre 4 et 5, c'est là qu'on est!


Certains soirs, on se fait harceler par de tous petits moustiques, ils sont discrets et ne piquent pas tellement mais le lendemain on a l'impression d'avoir la varicelle, enfin surtout Anémone, et moi un peu aussi pour une fois.
Mais c'est surtout les soirs orageux, et puis comme on s'est mis à la clim pour la nuit, ça les tient éloignés. Une mauvaise habitude de laquelle on a déjà du mal à se défaire. Les premières nuits ici avaient été assez difficiles avec cette chaleur étouffante et ces moustiques (étonnament ce n'était pas le cas près de la rivière). Et puis la Clim a résolu tous nos problèmes et je la suspecte aussi d'endormir les filles grâce à son vrombissement. Alors dur de résister. On l'avait éteinte cette nuit mais après 3 réveils d'Anémone, on a craqué...
On a aussi des amis scarabés, de beaux spécimens de papillons de nuit de 10cm qu'on retrouve sur le palier le lendemain matin... Et bien sûr les oiseaux, quoiqu'ici on n'en voit pas de si beaux que près de la rivière, mais on entend, on vit, on danse au son de leurs chants...
Et de ceux de l'église d'à-côté ! En ce dimanche matin d'après noël, ils semblent déjà très motivés. On les entend chanter, frapper dans les mains, siffler, sachant que ça monte crescendo (c'est notre 3ème dimanche ici, on commence à connaître), qu'est-ce que ce sera à 15h... Parfois c'est en soirée aussi la même folie, le même concert, parfois c'est sympa mais parfois c'est de gros sermons aggressifs, ou bien de la musique bontempi, et là c'est moins rigolo...

Heureusement on a David, notre voisin, rasta du Zimbabwe, qui nous joue de la musique live presque chaque jour, entre midi et 4h, ça tombe bien c'est le moment calme de la journée, j'adore !

En ce qui nous concerne, on a eu des déceptions cette semaine, avec Wilderness qui n'a pas retenu la candidature de Tristan ayant préféré des jeunes sud-africains qui connaissaient déjà du monde, tant pis. Idem pour moi, j'ai eu un entretien chez Safari destinations, qui s'est bien passé jusqu'à ce que la RH me dise qu'elle devait rencontrer une Motswana parlant français le lendemain, et qu'évidement elle devait lui donner la priorité si ça collait. Et je le comprends très bien mais enfin j'étais bien déçue que cette fille soit là en même temps que moi. J'ai aussi rencontré leur concurrent, chez qui j'avais déposé un CV, la manager m'avait envoyé un texto dans la minute pour que je repasse la voir le lendemain, assez motivée, et puis voilà : c'est les vacances...

Mais l'un comme l'autre on reste assez confiants pour le mois de janvier, et puis malgré tout ce que je vous ai raconté, vraiment, on se régale ici !

mercredi 16 décembre 2015

"On est bien ici!"


Je marche sur le bord de la route, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et le vent soulève le sable par moments. Il fait bon, on ne sait pas s'il va pleuvoir d'une minute à l'autre ou laisser place au soleil brûlant. 

Au centre ville (Old Mall), les chèvres broûtent paisiblement
J'aurais peut-être mieux fait de rester dans le taxi, mais j'avais pas envie de faire ce crochet imposé au centre ville, c'est pas pour le tarif que coûte la course supplémentaire (30cts), mais je comprends pas pourquoi ils font le tour du centre au lieu de descendre diectement là où on va. Enfin si je sais ils essaient de ramasser un maximum de monde, et puis c'est comme ça, et puis ça me fait plaisir de marcher un peu seule. 

J'ai laissé les filles à l'école, et suis passée par le grand lodge pour déposer un CV. Les gens ont souvent l'air surpris, je me demande si c'est moi qui ne prononce pas bien quand je leur dis que je cherche un travail. C'était flagrant chez cette agence de voyage locale, où la secrétaire est partie en riant chercher sa manager que j'ai vue sourire elle aussi au travers de la vitre de son bureau. Elle m'a reçue chaleureusement en me disant qu'ils étaient surpris de me voir là car ils sont une petite compagnie.

Soirée 'talents" avec les Américaines,
les poètes et musiciens du coin au musée

Le Bon Arrivée, stratégiquement situé en face de l'aéroport
Après mon petit tour je rejoins Tristan à l'aéroport où il attend seul ou avec ses comparses à la terrasse du café « Bon arrivée », celui que l'on connaît bien par la série des bush pilots. Ils auraient pu faire l'effort de vérifier l'orthographe me suis-je dit la première fois. Après y avoir passé quelques heures je ne le remarque même plus, j'essaie maintenant de retenir la couleur des uniformes des compagnies : bleu clair pour Mackair, bleu foncé pour Major Blue. On les voit passer, les fiers pilotes qui ont connu ces longues périodes d'attente, avant d'enfin en intégrer une. Certains nous disent bonjour, d'autres s'arrêtent même pour papoter mais la plupart vont directement s'asseoir en groupe, boire un verre dans l'attente de leur prochain vol. Vont-ils pouvoir emmener Tristan ? C'est calme en ce moment, ça devrait reprendre la semaine prochaine avec les vacances de Noël. En attendant on profite de la connexion Wifi, enfin surtout les pilotes en devenir, moi je ne fais que passer après être allée déposer quelques CVs.
Photo de Tristan en vol

Vendredi je suis allée chez Safari Destinations, une agence de voyage intermédiaire entre les agences internationales et les compagnies de safari locales. On me l'avait recommandée, et notamment à Jambalaya, une sorte de pôle emploi local où on m'a dit que je ne devrais pas avoir trop de problème pour obtenir un visa.... en moins de 3 mois. Je suis assez optimiste donc même si la plupart du temps je ne recontre que les secrétaires au guichet à qui je laisse mon CV. Cette fois encore, elle fait barrage puis me parle d'un formulaire de candidature, alors j'insiste pour qu'elle me le donne en format papier, et malgré son conseil de le rapporter plus tard, je me mets à le remplir ur place. Quelques passages, bonjour, bonne journée, puis cette femme en short vert qui repasse et qui finalement se présente « Carina, fondatrice ». Heureusement je venais de lire le formulaire qui décrit rapidement l'historique de la boîte. On papote un peu, puis elle va chercher quelqu'un : Amandine, une jeune Française qui adore l'Afrique et s'est installée ici depuis 1an ½ . Elle me raconte son job, elles sont 4 au pôle France-Méditerrannée, et très occupées, tant mieux, ça laisse des chances ! Je prends son numéro, puis la patronne repasse, avec une directrice des opérations, qui me dit qu'elle est assez confiante pour nous, pour Tristan comme pour moi, merci de laisser votre candidature. Ah ben ça alors quelle chance, je suis sur un petit nuage, le week-end commence bien !

La veille Bastien, un pilote français, a proposé à Tristan et Julian d'aller au club de tennis le soir, alors on les y rejoint en famille. Ils ont des raquettes en rab, tennis et squash, alors on s'essaie au squash pendant qu'ils font leur double en tennis. On dégouline très vite mais que c'est bon de se défouler un peu. On s'imagine déjà s'acheter nos propres raquettes, puis on se fait un petit tennis. 


Les filles courent après la balle de squash, sous l'oeil amusé de Bastien. Il nous propose de voir avec Chengappa, un autre pilote qui part pour 2 mois et qui pourrait nous laisser son logement à Alfa, une sorte de résidence où beaucoup de pilotes habitent. C'est pas cher du tout (130€ le mois, au lieu de 30€ par jour là où on est pour vous donner une idée) alors on se précipite pour visiter dès le lendemain. Ca nous convient parfaitement même s'il y a évidemment un peu de ménage à prévoir, un célibataire n'a pas les mêmes exigeances qu'une famille.
Le chemin du Motsebe Backpacker

On prévoit un braai (bbq) au backpacker le vendredi soir, sans vraiment savoir que ce sera déjà notre dernière nuit là-bas ! Une bonne occasion de fêter ça, avec les 4 pilotes qui tentent leur chance ici, et Bastien. Les autres invités (Amandine, Onks et 2 pilotes) ont décliné mais ce n'est que partie remise, côté organisation de soirées je suis loin d'avoir dit mon dernier mot ! Et on passe une soirée très sympa d'ailleurs.
Galane a quitté les brassards
Ca fait quelque chose de quitter le Motsebe, un endroit si charmant avec le jeune Holorato si sympa, Lydia et son sourire, et puis Socks le super chien, à tel point qu'on finit par avoir envie d'en avoir un (oui mais un déjà éduqué, et puis de toute façon c'est pas possible). Bref, au bout de 10 jours on s'y sent comme chez nous d'autant qu'on est toujours les seuls clients !

Dès samedi donc, on emménage, sous l'orage, dans notre nouvelle petite maison de 2 pièces, avec son petit bout d'extérieur. 

Bienvenue à Alfa


Aménagement
On fête ça avec un BBQ, bien sûr!
On n'a pas l'occasion alors de tester la piscine de la résidence mais depuis on a vu qu'elle était parfaite, assez grande pour faire des longueurs et en plus Galane a pied sur une belle partie. On aménage un peu la maison, on fait quelques emplettes, du type chaises d'enfant et décoration de Noël, et hop le dimanche « on est bien ici », comme répète Anémone depuis qu'on est là. Je suis hyper confiante pour la suite, on en a tellement envie ! Bon il fait chaud, plus chaud que les derniers jours, on dégouline à longueur de journée mais nos corps vont s'habituer et puis c'est tellement plus facile d'enfiler son maillot pour aller se baigner que s'arnacher de blousons, gants et écharpes tout l'hiver... Moi j'adhère !

La petite école "Woodland Day Care"
Galane s'éclate entre l'école et la piscine. Et puis on a invité sa copine du Zimbabwe, rencontrée au mariage pour un goûter-pistoche. J'ai donc eu la confirmation qu'elle s'appelle Princess. Elles ont mis quelque temps avant de jouer ensemble, surtout que sa copine n'est pas aussi à l'aise que notre petit poisson dans la piscine, mais elles ont fini par nous faire un petit spectacle animalier très rigolo. Et mois j'ai papoté avec la maman, très sympa. Elles reviendront la semaine prochaine.



La semaine dernière une des paires de brassards nous a lâché et on en a profité pour la pousser à retenter comme l'été dernier de nager toute seule. 
Après une journée de boycot de la piscine et au moment où Tristan revenait avec de beaux brassards tout neufs, elle nageait comme un petit poisson (un poisson-chien certes, mais un poisson quand même, ma sirène) ! 
Voilà notre sirène qui nage!
Depuis elle refuse les brassards, du coup on n'a plus une minute à nous dans l'eau, Pffff.... Ha ha on est tellement fiers de la voir se débrouiller et être si contente d'elle-même. Et puis maintenant qu'elle a pied elle commence à nous faire du sous l'eau la coquine, le problème c'est qu'ici on ne voit pas le fond, hm. Enfin tout se passe bien, et qu' « on est bien ici » !


La nouvelle piscine


mercredi 9 décembre 2015

Premier week-end "in da place"

Bienvenue au Motsebe Backpackers
Parce qu'on hallucine quand même d'âtre à Maun, MAUN, quoi ! Ça fait plus de 2 ans qu'on en parle, qu'on essaie de se faire une idée, qu'on a des a priori, plus (Tristan) ou moins (moi) positifs... et on y est !!


La maison
 Tristan a fait ses premiers vols d'observation et nous on s'est installé au Motsebe backpackers. Un endroit paisible sur la rivière, avec un beau grand jardin vert et une piscine. Et on est les seuls ou presque alors j'ai la cuisine pour moi. 


On a la visite des vaches dans la journée qui se font poursuivre par Holorato, le gars qui tient le backpacker, et des oiseaux de toutes les couleurs, des bleus, des jaunes, à bec noir, à bec orange, qui chantent toute la journée et surtout le matin sur un rythme dansant.
Le magnifique King Martin Pecheur
qui nous rend visite quotidiennement
1ère nuit dans le même lit


un invité d'un soir


Balade près de la rivière avec Socks,
le chien du backpacker



 J'ai eu des nouvelles des couchsurfers du coin. Et particulièrement de Onks, qui nous rejoint samedi matin dans un café près de l'aéroport. Ca nous permet de voir un peu le coin où Tristan passe ses journées, bah c'est tout petit, mais y a plein d'avions... ça tombe bien !
Au Hilary's coffee shop
Onks est conseiller social, il travaillait dans une ONG, et là je crois qu'il ne travaille pas mais il a l'air super occupé. Il connaît tout le monde, tout le monde le connaît, et il est en charge en ce moment d'une brochette d'Américaines, venues faire un tour du monde missionnaire, 11 mois pour 11 pays. Elles débarquent fraîchement d'Asie après déjà 5 mois de voyage. On les rejoint au musée où on participe à la réunion de mise au point d'un spectacle prévu mardi soir. Un gars, un local comme il se présente nous sort de jolies tirades poètiques, très mignon. Mais franchement j'ai rien compris, et puis pourquoi un spectacle, quelles sont leur missions ? Enfin j'en saurai probablement plus les prochains jours. 

On en profite pour visiter le musée, petite déception de ne voir exposées que des œuvres de 2, 3 mecs, du genre de ce que l'école de dessin exposait à St Gilles... Ca nous fait penser au pote graphiste de Dieter (dont on a vu 2 super tableaux) qui disait préférer être un gros poisson en Namibie qu'un petit parmi des milliers en Afrique du Sud... Olivier, si tu nous lis...
Enfin revenons à notre samedi bien loin d'être fini... Onks a vaguement parlé d'un mariage où il devait aller ensuite, il a prévu d'emmener les Américaines, de toute façon on doit rentrer pour la sieste des filles... Quoi ? Un mariage local où on pourrait aller? Sieste des filles ? Ah non, mais ça va elles la feront un autre jour, on s'incruste !

Alors nous voilà partis en taxi minibus, puis à pied à l'autre bout de la ville, pour atterrir dans un quartier comme il y en a tant ici, plein de maisonnettes en parpaing nu, construites sur des terrains vagues, avec des poulets qui courent partout, et des vendeurs de rues tous les 100m. On entre dans un enclos de plusieurs maisons, probablement la famille du marié. 
Avec Onks en orange, les Américaines, et... la chèvre!

On est accueilli par une tête de chèvre sanguinolente suspendue à un arbre. Il y a pas mal de monde, habillé comme au quotidien, une tente à l'américaine (blanche à froufrou) a été installée sur le côté, avec des tables bien dressées et un buffet à cloches. 

De l'autre côté, un coin marmites, avec des femmes qui s'affairent. Pendant que Onks et des amis nous installent des chaises au milieu de la place, à l'ombre d'un gros arbre, je me dirige vers les cuisinières, mais il me rattrape assez vite en me conseillant de rester tranquillement assise. 
Les marmites

La mère de la mariée

L'arrière cuisine

Bon... finalement j'y retournerai plus tard, regarder ces énormes marmites qui mijotent : du pap (une sorte de polenta), de la butternut (très courant ici), et de la chèvre bien sûr. Une mama est assise là, elle me dit qu'elle n'est pas vraiment d'ici, d'un village plus loin a priori, qu'elle n'est pas de la famille, ni même cuisinière, elle est juste là... Comme d'autres, on dirait... comme nous quoi !
A l'ombre de l'arbre une très belle femme vient s'asseoir avec sa fille, apparemment du même âge que Galane, alors je la pousse un peu et finalement l'une après l'autre font un pas et finissent par s'amuser ensemble. Pas évident pour Galane qui voudrait plus communiquer, mais elle est contente. Et Anémone aussi de son côté a croisé une petite fille et elles commencent à se suivre l'une l'autre, c'est mignon.



Et puis les mariés finissent par arriver... et puis ils finissent par sortir de la voiture... Ah, les chants ! des youyou, des chansons, c'est très emballant, et la mariée est magnifique. Les convives arrivés en même temps que les mariés sont tous pimpants, c'est eux qui s'installent sous la tente, les mariés sur un promontoire au centre, c'est le début des discours, et le moment que l'on choisit pour rentrer. Je prends au passage le numéro de la maman de la copine de Galane, elles sont du Zimbabwe et sont en vacances pour 15 jours, alors c'est l'occasion.

En fin de journée on va voir le marché artisanal à notre ancien backpackers. 2 Kenyanes y vendent des bijoux et habits fantaisie, quel chemin pour quelques breloques, et quel chargement pour elles ! On reste passer la soirée avec Julian, l'Australien, un condisciple de Tristan. Les enfants des proprios sont là, assez occupés avec leurs copains, mais Galane prend sur elle et s'incruste, puis joue avec une autre petite fille. Anémone a aussi trouvé une petite copine et a failli se faire croquer le nez par un chien, bah oui elle est un peu trop familière avec eux maintenant, au moins ça lui servira de leçon... On passe une bonne soirée et je papote un peu avec les proprios pour avoir des infos sur les activités pour les enfants. Il y a un spectacle le lendemain soir, un « pantomime », et puis je récupère le numéro de téléphone de Suzie, une femme qui tient une école, par chance c'est encore ouvert malgré les vacances.

Le dimanche on dépose Tristan à l'aéroport et on continue notre chemin jusqu'au stade où on va retrouver Onks et nos Américaines pour un match. C'est un match local, prétexte pour les missionnaires d'afficher leurs banderoles « Human Rights » (« droits de l'homme »), et contre la violence sur les femmes. 
Une Américaine est là depuis plusieurs mois sur ce projet, elle nous propose de participer à un anniversaire l'après-midi, malheureusement ce sera annulé à cause d'un gros orage.


Mais on a prévu d'aller au Pantomime ce soir, donc c'est pas plus mal, ne sachant pas très bien où c'est si ce n'est que c'est loin, on y va tôt histoire de trouver un taxi et d'arriver à temps pour avoir des places. On arrive devant un grand bâtiment, centre d'art, d'artisanat, bar, restaurant, spectacles, au milieu de la cambrousse. On demande au taxi de venir nous récupérer le soir, et on se régale de bons samosas avant que le spectacle commence. 

Les spectateurs arrivent, les proprios du coin apparemment, et leurs enfants. Le spectacle, sous couvert d'une comédie fantasque sur Aladdin, est en fait une caricature de la vie de ces gens ici, critiquant les lois, les restrictions, les normes, le gouvernement local... enfin pour ce que j'en comprends, entre l'anglais local et les références particulières... Mais les enfants s'éclatent et les filles sont en admiration devant les beaux costumes et les séquences de danse de jeunes blacks qui font le lien entre les scènes de la pièce exclusivement interprétée par des blancs... Etrange sentiment. Ma voisine est une sud africaine qui s'est installée depuis 10 ans avec son mari, ils possèdent des camps (dans le Delta), et il est un des acteurs, je le comprend à ses cris quand il apparaît. Ils ont l'air d'être une bonne communauté de gros bonnets. Elle me parle du Woodland Day care, une crèche, que je comprendrais plus tard est celle de Suzie, dont on m'a déjà parlé.

Galane est invitée à danser par la princesse en personne!

Lundi, on reste tranquillement à la maison, histoire de se reposer de ce week-end passionnant. 

J'arrie plus à m'en sortir du Ken Follett,
c'est dingue ce que la montée du nazisme dans les années 30s
me fait penser à ce qui se passe en ce moment en Europe...

Galane a lâché ses bouées (elles étaient cassées, un bon prétexte)


Et puis mardi mati j'appelle Suzie. Oui on peut y aller quand on veut, c'est par là par là par là (là j'ai rien capté), et en taxi je demande quoi ? Ah, c'est en face de la clinique Nanana, OK... bon ben on va tenter quand même. Evidemment le taxi ne comprend rien au départ, puis je luis donne 2,3 infos que j'avais capté au pif et ça a l'air de l'éclairer, en fait il me dépose juste devant l'école. Heureusement parce que la clinique je ne l'ai toujours pas vue, à moins que ce ne soit ces baraquements là-bas, et puis l'école est très discrète, une petite maison un peu en arrière de la route principale. Tiens au passage ça m'a permis de découvrir un nouveau quartier : Boseja (c'était donc ça le nom de la clinique), et au passage de voir des babouins le long de la route, excellent !
Suzie nous accueille chaleureusement, Galane me fait un bisou et part grimper au toboggan. « Elle vous a dit au revoir là ? », ben oui elle était si impatiente de retourner à l'école ! Et Anémone est déjà dans le bac à sable alors je décide de la laisser aussi. Je vais lui en parler, elle s'en fiche complètement, elle joue ! Alors à tout à l'heure les filles !
Ah !!! du temps libre, c'est bon ça ! Mais vite trouver une occupation... bah tiens j'ai qu'à chercher du boulot !

Et ça se confirme quand je les récupère, ravies toutes les 2. Alors les filles sont retournées à l'école ce matin, les horaires privilégiés sont de 8h30 à 12h30 pour qu'elles puissent participer aux activités, et puis c'est fermé l'après-midi, donc c'est parfait. Et moi j'ai fait le tour des boîtes de la zone industrielle, c'est pas trop négatif mais là c'est les vacances don faudra repasser en janvier. Demain je teste les autres secteurs... Ca m'occupe et qui sait ?! Bon y a toujours le problème du Work Permit (le visa de travail), mais on n'en est pas encore là...